PIB Vaudois

PIB Vaudois

Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer la force et le dynamisme d’une économie.

En tant que mesure de la conjoncture, le produit intérieur brut (PIB) est un outil indispensable pour les responsables de l’économie privée et les décideurs politiques. Grâce aux données historiques et aux prévisions de croissance, il leur permet de mieux comprendre l’évolution de la conjoncture, de préparer leurs décisions et de piloter leurs projets. Le découpage des données en secteurs et en branches permet aussi de tenir compte des variations entre les différents domaines d’activité.

Le calcul du PIB vaudois est confié aux économistes Claudio Sfreddo (chef de projet depuis 2008) et Giuliano Bianchi de l’Institut QUANTITAS pour l’analyse et la prévision économiques, hébergé à l’EHL et rattaché à la HES-SO. Il se base notamment sur les données de référence de l’Office fédéral de la statistique et du Secrétariat d’Etat à l’économie. Les taux de croissance suisse et vaudois publiés sont corrigés des effets des grandes manifestations sportives internationales. Publié depuis 2008, initialement deux fois par an, le PIB vaudois est publié depuis 2011 quatre fois par an.

Prévisions

17 octobre 2024

PIB vaudois: le contexte mondial morose n’entame pas la perspective de reprise en 2025

Après deux années de croissance sans élan, 1,3% en 2023 et 1,2% attendus en 2024, la conjoncture vaudoise devrait accélérer à nouveau l’an prochain. Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) pourrait remonter à 1,9% en 2025, en ligne avec la moyenne des dix dernières années, selon les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise. Le canton bénéficierait ainsi de l’amélioration du contexte conjoncturel mondial, avec par exemple un recul de l’inflation, une baisse des taux d’intérêt et une remontée de l’activité escomptée dans la zone euro. Les facteurs de risque restent toutefois nombreux, en lien notamment avec une situation géopolitique tendue.

L’environnement conjoncturel mondial est contrasté. Si l’activité manufacturière reste freinée, les services reviennent à leur niveau d’avant la pandémie, observe l’Organisation de coopération et de développement économiques dans ses dernières prévisions. Bien que l’économie mondiale manque d’élan, avec une croissance de 3,2% cette année et l’an prochain, des signaux positifs sont perceptibles, tels que le recul de l’inflation, qui se rapproche de la cible de 2% des deux côtés de l’Atlantique, et les baisses de taux directeurs décidées par la Banque centrale européenne ou la Réserve fédérale américaine. De plus, la zone euro pourrait voir la croissance de son économie accélérer à nouveau l’an prochain et s’inscrire à environ 1,3%, soit deux fois plus que le taux affiché en 2024.

En Suisse, l’inflation est passée sous la barre des 2% en juin 2023; en septembre dernier, elle est même redescendue à 0,8%. La Banque nationale suisse a pu assouplir sa politique monétaire avant les autres banques centrales. Entre mars et septembre, son taux directeur est ainsi passé de 1,75% à 1,0%; de nouvelles baisses sont possibles. Dans un premier temps, le franc s’était quelque peu affaibli; il s’est toutefois renforcé ces dernières semaines et tant l’euro que le dollar s’échangent à des niveaux proches de leurs plus bas historiques. Avec la faiblesse de la conjoncture mondiale, la force de la devise helvétique fait partie des freins auxquels les exportateurs sont confrontés. Cela se reflète dans les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, avec une appréciation de la marche des affaires toujours négative dans l’industrie. Dans les autres branches, la situation est contrastée: le moral des entrepreneurs est stable dans les services, alors qu’il se dégrade ou reste négatif dans la construction, le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration.

Les perspectives pour le canton et les prévisions du Secrétariat d’État à l’économie pour la Suisse sont similaires. Ainsi, la croissance devrait s’inscrire cette année à 1,3% dans le canton et à 1,2% dans le pays. L’an prochain, la croissance pourrait remonter à respectivement 1,9% et 1,6%.

Le degré d’incertitude demeure cependant élevé et les freins à la reprise sont nombreux. Les tensions géopolitiques restent fortes et une extension du conflit au Moyen-Orient pourrait avoir des conséquences négatives sur les prix de l’énergie, alimentant un rebond de l’inflation. Cela pourrait aussi avoir des effets négatifs sur la zone euro et entraver l’assouplissement des politiques monétaires. En ce qui concerne la Suisse, d’autres facteurs d’incertitude résident notamment dans l’évolution du cours du franc ou des relations avec l’Union européenne.

Au niveau des branches, la chimie-pharma ainsi que les services publics et parapublics devraient afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain. Le commerce et les services financiers pourraient afficher une croissance modérée (de 0,5% à 2%) en 2024 et en 2025. Dans les services aux entreprises et les activités immobilières ainsi que dans la construction, respectivement, une stagnation (évolution entre −0,5% et +0,5%) et une croissance modérée sont attendues cette année, avant une forte croissance l’an prochain. L’industrie des machines et l’horlogerie pourraient connaître un fort repli de l’activité (au-delà de −2%) en 2024 et une croissance modérée en 2025.

À l’inverse, dans l’hôtellerie-restauration, une croissance forte cette année pourrait laisser la place à un repli modéré l’an prochain. Quant aux transports et aux communications, ils pourraient connaître une stagnation en 2024 et un fort repli de l’activité en 2025.

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