PIB Vaudois

PIB Vaudois

Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer la force et le dynamisme d’une économie.

En tant que mesure de la conjoncture, le produit intérieur brut (PIB) est un outil indispensable pour les responsables de l’économie privée et les décideurs politiques. Grâce aux données historiques et aux prévisions de croissance, il leur permet de mieux comprendre l’évolution de la conjoncture, de préparer leurs décisions et de piloter leurs projets. Le découpage des données en secteurs et en branches permet aussi de tenir compte des variations entre les différents domaines d’activité.

Le calcul du PIB vaudois est confié aux économistes Claudio Sfreddo (chef de projet depuis 2008) et Giuliano Bianchi de l’Institut QUANTITAS pour l’analyse et la prévision économiques, hébergé à l’EHL et rattaché à la HES-SO. Il se base notamment sur les données de référence de l’Office fédéral de la statistique et du Secrétariat d’Etat à l’économie. Les taux de croissance suisse et vaudois publiés sont corrigés des effets des grandes manifestations sportives internationales. Publié depuis 2008, initialement deux fois par an, le PIB vaudois est publié depuis 2011 quatre fois par an.

Prévisions

23 avril 2024

PIB vaudois: poursuite de la croissance à un rythme modéré

Dans une conjoncture mondiale morose, l’économie vaudoise continue de se montrer robuste. Si la croissance du produit intérieur brut (PIB) du canton s’est inscrite à 1,2% en 2023, soit en dessous de la moyenne des dix dernières années (1,9%), les entreprises vaudoises ont continué de créer des emplois à un rythme soutenu. En l’absence d’un rebond de l’économie mondiale, la croissance restera modérée cette année, avec une hausse du PIB attendue à 1,1%, selon les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise. En revanche, elle pourrait accélérer à 1,8% l’an prochain avec le rééquilibrage attendu de la conjoncture mondiale. Les facteurs de risque restent toutefois nombreux, avec notamment une situation géopolitique tendue.

Les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) montrent une économie mondiale en manque d’élan, avec une croissance stagnant à 3,2% cette année et l’an prochain. L’organisme a cependant relevé des signaux positifs, tels qu’une conjoncture plus ferme que prévu l’an dernier, grâce notamment au recul de l’inflation. Ainsi, le renchérissement s’inscrivait en mars à 3,5% en rythme annuel aux États-Unis, après avoir culminé à 9,1% en juin 2022; dans la zone euro, il se montait à 2,4%, alors qu’il avait atteint 10,6% en octobre 2022. La situation était cependant inégale, avec une forte croissance aux États-Unis et dans plusieurs pays émergents, contrastant avec un ralentissement dans la zone euro. Une poursuite de la détente est attendue en 2025, donnant aux banques centrales plus de marge de manœuvre pour assouplir leur politique monétaire.

De ce point de vue, la Suisse a pris de l’avance, la Banque nationale suisse (BNS) ayant abaissé en mars son taux directeur, qui est passé de 1,75% à 1,5%. La BNS dispose de plus de marge de manœuvre, grâce à un renchérissement moins élevé: l’inflation a culminé à 3,5% en août 2022 et elle est redescendue à 1,0% en mars. Sa décision a permis au franc de s’affaiblir quelque peu face à l’euro et au dollar. Avec la faiblesse de la conjoncture mondiale, la force de la devise helvétique fait partie des freins auxquels les exportateurs sont confrontés. Cela se reflète dans les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, avec une appréciation de la marche des affaires toujours négative dans l’industrie. Dans les autres branches, la situation est contrastée: le moral des entrepreneurs en ce début d’année est stable dans les services et la construction, dont les affaires sont satisfaisantes, alors qu’il baisse dans le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration en raison d’un fléchissement de la demande.

Les perspectives pour la Suisse sont similaires à celles du canton, selon les prévisions publiées par le Secrétariat d’État à l’économie. Ainsi, après une hausse de leur PIB de respectivement 1,3% et 1,2% en 2023, le pays comme le canton pourraient voir leur croissance s’inscrire à 1,1% en 2024. Pour 2025, leur croissance pourrait remonter à respectivement 1,7% et 1,8%.

Le degré d’incertitude demeure cependant élevé et les freins à la reprise sont nombreux. Les tensions géopolitiques restent fortes et une extension du conflit au Moyen-Orient pourrait avoir des conséquences négatives sur les prix de l’énergie, alimentant un rebond de l’inflation. Cela pourrait aussi avoir des effets négatifs sur la zone euro et repousser l’horizon de l’assouplissement des politiques monétaires. En ce qui concerne la Suisse, d’autres facteurs d’incertitude résident notamment dans l’évolution du cours du franc ou des relations avec l’Union européenne.

Au niveau des branches, la chimie-pharma devrait afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain. Dans le commerce, une forte croissance en 2024 pourrait laisser la place à une croissance modérée (de 0,5% à 2%) en 2025. Les services aux entreprises et les activités immobilières pourraient connaître une stagnation (évolution entre ‑0,5% et +0,5%) cette année, puis une croissance forte l’an prochain. Également attendus en stagnation en 2024, les services publics et parapublics ainsi que les services financiers pourraient afficher une croissance modérée en 2025.

Dans l’hôtellerie-restauration, après une croissance modérée cette année, une stagnation est possible l’an prochain. L’industrie des machines et l’horlogerie pourraient connaître un repli modéré (entre -0,5% et -2%) en 2024 et en 2025. Dans les transports et les communications, ainsi que dans la construction, un fort repli de l’activité (au-delà de -2%) cette année pourrait être suivi par un repli modéré l’an prochain.

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